Avec la généralisation des Tableaux Numériques Interactifs (TNI) dans les écoles, l’idée d’interactivité reste très présente : on imagine facilement les élèves manipulant des objets à l’écran ou déplaçant des éléments numériques. Pourtant, ces usages séduisants ne constituent pas la véritable plus-value pédagogique du TNI. Le principal intérêt réside dans sa capacité à documenter les apprentissages, mettre en visibilité les démarches et conserver des traces qui structurent la pensée et les savoirs.
Cet article propose une approche du TNI centrée sur sa fonction essentielle : devenir un espace de travail collectif, un outil de verbalisation et une mémoire durable de la classe.

1. Le TNI comme espace de travail collectif
Le TNI est d’abord un espace de projection partagé permettant à toute la classe de suivre une démarche commune. Couplé à un logiciel dédié, il devient un paperboard numérique où l’on peut écrire, annoter, afficher et organiser les éléments qui émergent en classe. Contrairement au tableau classique, les traces ne sont pas effacées : elles peuvent être conservées, classées et réinvesties.
Ce rôle de structuration est régulièrement mis en avant dans les ressources du RDRI, notamment dans leur dossier consacré au TNI :
TNI – Dossier RDRI
Cette vision renforce l’idée que le TNI n’est pas un outil d’animation, mais un support organisationnel essentiel pour construire les savoirs avec les élèves.
2. Workspace : conserver, scénariser, structurer
Workspace (comme OpenBoard ou Smart Notebook) permet de scénariser une séance, de créer des pages successives et d’intégrer facilement des images, captures d’écran ou productions d’élèves. L’enseignant peut y annoter, structurer et organiser l’ensemble ce qui favorise la compréhension et la mise en cohérence des apprentissages.
Workspace a également l’avantage d’ouvrir directement les fichiers .pptx, ce qui permet de réutiliser ou d’adapter facilement des ressources existantes, sans avoir à changer d’outil.
Les usages présentés par le RDRI en maternelle illustrent bien cette dynamique
Cette logique d’organisation et de conservation crée une véritable mémoire de la classe, accessible et durable.
3. Mettre en valeur les productions : photos, visualiseur et Macamdoc
La mise en visibilité des productions d’élèves est un des apports les plus significatifs du TNI. Grâce au visualiseur, l’enseignant peut projeter en grand une production écrite, un objet, une manipulation ou un extrait de cahier. Cela favorise la verbalisation, la comparaison de stratégies et la valorisation du travail des élèves.
Pour aller plus loin, l’intégration rapide des photos dans le logiciel est déterminante. C’est l’intérêt de Macamdoc, qui permet de transférer immédiatement une photo prise sur smartphone ou tablette :
Macamdoc
La photo peut ainsi être affichée au TNI, annotée et conservée dans Workspace. Cette fluidité transforme la dynamique de classe : tout ce qui se passe dans la classe devient analysable et mémorisable.
4. Pour l’interactivité, s’appuyer sur des outils spécialisés
L’interactivité interne du TNI devient secondaire lorsqu’elle est comparée à des outils conçus spécifiquement pour la manipulation. Ces environnements en ligne sont plus ergonomiques, plus riches et plus adaptés aux apprentissages.
Parmi eux, Polypad (Mathigon) offre un espace de manipulation mathématique remarquable.
Pour le premier degré, Tuxblocs, disponible sur la Forge Éducation Nationale, propose des activités manipulatives de numération et de géométrie très pertinentes.
D’autres applications libres et éducatives sont accessibles directement depuis la plateforme officielle : Apps Éducation – Forge Éducation Nationale
Dans ce cadre, l’interactivité est un moyen d’explorer et de manipuler, tandis que Workspace conserve les traces essentielles de cette exploration.

Outils de manipulations
5. Exemples de scénarios d’utilisation
Les scénarios d’usage illustrent comment le TNI devient un organisateur pédagogique.
En mathématiques, l’enseignant peut afficher un problème sur Workspace, relever les hypothèses des élèves, projeter leurs procédures photographiées via Macamdoc, puis utiliser Polypad ou Tuxblocs pour manipuler des représentations numériques ou géométriques. La synthèse finale, construite collectivement, reste sauvegardée.
En sciences, chaque étape d’une expérience peut être photographiée, intégrée dans Workspace, annotée et analysée. On peut comparer les résultats des groupes, faire émerger les variables et formaliser les conclusions. La trace peut ensuite alimenter un carnet scientifique numérique.
En production d’écrit, Workspace permet de conserver les différents jets d’un texte collectif, de montrer les productions individuelles (via visualiseur), d’identifier les réussites, de cibler les axes d’amélioration et d’expliquer les réécritures. Les différentes versions reflètent un processus et donnent du sens au travail d’écriture.
En lecture-compréhension, le TNI permet d’afficher le texte, de surligner les indices, de classer les informations, de formuler des hypothèses et d’interroger les interprétations. La trace visible permet d’ancrer la compréhension dans des démarches explicitées et discutées collectivement.
Dans tous ces contextes, le TNI rend visibles les démarches, le TNiciel les organise, et les outils numériques spécialisés enrichissent les manipulations.
6. Liens

Portail des 164 ressources libres de la Forge des Communs Numériques Éducatifs
Bienvenue sur la Forge primaire …
Crédits
Article rédigé par Aymeric Charlet, Conseiller pédagogique au numérique, Circonscriptions de Villeurbanne 1 et Villeurbanne 2 – DSDEN du Rhône, Académie de Lyon.
Décembre 2025.



Commentaires
4 réponses
[…] Le TNI : un outil de mise en visibilité et de mémoire des apprentissages […]
[…] Le TNI : un outil de mise en visibilité et de mémoire des apprentissages […]
[…] Le TNI : un outil de mise en visibilité et de mémoire des apprentissages […]
[…] Le TNI : un outil de mise en visibilité et de mémoire des apprentissages Mise en commun avec un TNI Créer un imagier sonore avec Leximage Connexion […]